vendredi 16 mai 2008

cache cache! trouve moi si tu peux!


Qui nescit dissimulare, nescit regnare! dit elle,d'un ton monocorde.
On pensait jusque là, qu'elle parlait ainsi pour venter de ses compétences en latin.

(Elle avait dans le regard, quelque chose de méfiant et de haineux. On la croyait antipathique.)

Un matin en se réveillant, on l'apercevait allongé à terre auprès de son lit. On s'approchait d'elle, doucement. Elle semblait euphorique, le regard très expressif, tournait sa tête pour nous voir et nous disait "oculos habent et non videbunt". Puis se relevait, nous disait poliment bonjour, et sortait de la chambre. Nous la suivions intrigués.

(Etait elle folle?)

Elle prenait comme dans son habitude, son petit déjeuné, et nous parlait tout a fait naturellement de tout et de rien. On finit par croire que ce n'était que des vétilles, qu'elle se moquait de nous. Seul un , osait lui dire "qu'es qui ta prit ce matin?". Elle le regardait droit dans les yeux, en, lui montrant qu'elle se moquait de lui et sortait cette phrase"beati pauperes spiritu". On commençait tous à s'énerver. Alors elle nous dit avant de sortir " ira furor brevis est".

( Nous discutâmes beaucoup après son départ.

On s'en voulait. Et on lui en voulait d'avoir joué avec nous. On était effondrer. )

Elle redescendait un heure plus tard, avec une drôle de démarche et avait dans la main un gros manuscrit. Elle nous expliquait que c'était pour étudier le latin, qu'elle voulait apprendre à le parler couramment. Nous avions tous un soupir de soulagement. " homines quod volunt credunt", "veritas odium parit","omne ignotum pro terribili". Elle sortait de la maison familiale, le livre ouvert récitant encore ces quelques paroles. Nous vaguions à nos activités. Quand elle rentrait, elle nous disait fièrement, qu'elle avait trouvé une phrase latine qui lui plaisait énormément "nondum amabam, et amare amabam".

(Bizarrement aucun d'entre nous ne lui demandait la traduction.)

Elle prenais part a notre discution, avec intelligence . En soirée elle semblait plus tendu, les arcades sourcilières contractées, se mordant les doigts. Dans un grand moment d'anxiété apparente , elle nous sortait "dum, spiro, spere" et "amicus certus in incerta cernitur".

(Personne n'avait réagit, dut au coté lassant de son attitude.)

Elle tapait du poing sur la table avec une violence qui nous faisait tous sursauter. "cave ne cadas" , puis faisait basculer tout sur son passage, avant de regagner sa chambre.

(Nous pensions qu'elle avait besoin de repos, alors nous faisons semblant de rien, la laissant seul se calmer.)

Nous buvions tous, cela faisait longtemps que nous nous étions pas vus. Le lendemain vers quatorze heures , nous allions la chercher tous ensemble pour lui proposer une promenade. Nous ouvrions la porte, elle etait allongée a terre, nue, nous nous approchions d'elle, il était inscrit au marqueur noir sur son ventre" horribile dictu: oderint, dum metuant" dans sa main gauche le manuscrit ou etait souligné "non fui, non sum, non curo" . Elle était blanche, froide, morte.

( Elle nous avait tellement prévenu que nous n'avions pas vu. Elle nous manipulait.)

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