mercredi 21 mai 2008

Ombres et hurlements.



"Bon, j'y vais!" dit elle de façon coutumière. Elle sort de sa tanière, emprunte une rue étroite, suit son ombre qui se déplace au grès des lampadaires. Elle pense à l'avenir. Elle arrive sur une petite place, devant une porte en verre. Avec la plus grande aisance, ouvre celle ci.

Il y a comme une odeur de propreté vécu.

Un homme d'un cinquantaine d'années lui fit signe d'entrer. Elle s'y applique sans dire mot mais baisse la tête comme pour éviter un plafond trop bas. Il lui demande de se déshabiller. Il sort un instant. Quand il réapparaît il la fait s'allonger sur une table. Il s'introduit dans son corps et dans son âme. Il passe violemment d'un "endroit" à un autre. Elle sent une douleur vive, une douleur intérieur, extérieur et qui la rend nerveuse. Elle devient rouge, non pas de honte mais de maîtrise pour ne pas hurler et s'enfuir en courant. Il sent cette gêne, mais intensifie au contraire ses gestes. Au bout d'une demi heure de souffrance il la lâche, elle se précipite dehors.

Elle rentre, elle est très mal, mais comme dans son habitude, fait un large sourire perfide.

Trois jours après, il est 18 heures 30, elle s'apprête à le rejoindre. Elle est terriblement nerveuse.

"Il la viole"(1).

Son regard à changé, il n'y a plus d'iris ,seulement un œil noir qui fixe avec attention et perversité toute sa féminité. Elle ne peut pas se débattre, mais explose de l'intérieur.(2)

Elle sort de sa tanière, se retrouve devant lui, il est souriant, un sourire qu'elle ne veut pas voir tant il lui semble manipulateur et dénué de mansuétude. Au bout d'une demi heure elle le quitte. Elle rentre chez elle plus qu'éreinter.

Deux fois par semaine, le même scénario.

Puis un jour, tout se transforme, il ne viole plus, mais elle l'entend hurler comme un "mâle en chaleur", il n'est pas a coté d'elle, il est a 500 mètre. Face à elle, plus qu'une ombre, elle ne peut pas vraiment l'observer mais semble reconnaître celle qui l'avait amusé lors d'un voyage vers cet homme. Elle est vaporeux et se dérange.

Elle ne reverra jamais cet homme.

L'ombre s'est retirée à son tour pour revenir un moi plus tard, avec cet hurlement masculin. Elle est dans sa tanière, devant un carré lumineux. On la viole du regard. On la maltraite avec les écrits. Elle se rend servile. On l'appelle "la vierge". Eux, ils se nomment "les dieux du petit être". Habitués aux femmes "mûre", elle attire par son innocence et sa frigidité apparente. Elle ne joue pas la comédie, et sa soumission les "excite". Elle leur exprime sa souffrance, pour leur implorer l'arrêt de la torture.

On menace de la retrouver.

L'ombre a changer, elle est maintenant suspendue par le cou. Derrière, d'autre alignées comme des pions d'échec, semblent attendre leur tour. Plus le temps avance, plus ils se font nombreux. Les hurlement continus, et elle peut parfois les comprendre . Ils sont dirigés contre elle.

"Les dieux du petit être" ont eux aussi disparu( mais une menace de réapparition pèse sur sur épaules déjà affaissées.).

Elle ne peut s'empêcher de voir le viol partout. Elle le ressent à chaque fois que ces images lui reviennent.

(1): c'est un kinésithérapeute. Il lui manipule le corps pour la soulager.
(2):imaginaire.
elle mérite la peine de mort et voudrait l'euthanasie.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

un peu violent mais joli!